"Creusée dans le sol au cœur d’un immense pentacle gravé à même les dalles nues et froides, la cuve occupait le centre de la crypte, sous une voûte soutenue par des colonnes massives. Complexes mais harmonieuses, les lignes du pentacle s’entrecroisaient pour dessiner une étoile à douze branches enrichie de runes draconiques que la plupart des sorciers ne savaient ou n’osaient prononcer. Il émanait d’elles une puissance maléfique qui alourdissait l’atmosphère cependant que de hauts cierges régulièrement disposés brûlaient. Des cierges noirs. Et dont les flammes, rougeoyantes dans l’obscurité, étaient du même incarnat que le sang fumant qui emplissait la cuve."
Quelques mois après avoir achevé la lecture du roman Le Chevalier de Pierre Pevel, je n’eus aucune hésitation en voyant deux autres ouvrages de cet auteur sur l’étal d’une librairie. Il me les fallait. Deux jours plus tard et après les avoir terminés, je ne pensais qu’à une chose : me replonger dans son univers.
Pierre Pevel sait à merveille utiliser une époque, un lieu existant ou ayant existé pour servir son histoire. Ainsi, la série Les Lames du Cardinal prend place en 1633, sous le règne d’un Louis XIII qui délègue de nombreux pouvoirs à son ministre principal, Armand Jean du Plessis de Richelieu. Cependant, non content de faire ses personnages se mouvoir dans un tel univers, Pierre Pevel met son imagination au service de son écriture pour assaisonner une époque à sa sauce. Dans les Lames du Cardinal par exemple et ainsi qu’il est montré dans le prologue restitué ci-dessus, la magie noire et les dragons font leur apparitions chez les contemporains de Louis XIII, de même qu’une société secrète, la Griffe Noire.
Le Cardinal, en ces temps troublés, appelle une compagnie d’élite à se reformer, dix guerriers qui mettront tout leur talent et leur loyauté en oeuvre au service du Royaume de France.
